La nouvelle ne vous a surement pas échappé ces derniers jours : un des derniers artistes français qui refusait d’être présent sur les plateformes de streaming musical vient de céder. Depuis le 23 août 2019, le catalogue de Jean-Jacques Goldman est enfin disponible sur Deezer et Spotify. Cette actualité montre l’importance qu’a pris aujourd’hui le streaming musical dans le marché français de la musique. En effet, le bilan relatif à la musique enregistrée du 1er semestre 2019 publié par le Snep (Syndicat National de l’Edition Phonographique) montre que la croissance affichée par ce marché est, en grande partie, due à l’essor du numérique et, plus particulièrement du streaming musical.
Sommaire
Les raisons du développement du streaming musical
Le numérique représente aujourd’hui plus des 2/3 des revenus générés par la musique enregistrée, ce qui n’inclut pas les places de concert et autres produits dérivés. Dans ce secteur, le téléchargement de titres ou d’albums est en baisse. Ce sont les plateformes de streaming musical qui génèrent la majorité des revenus issus de la musique numérique. Les raisons de cette croissance sont multiples. On peut notamment citer :
Une offre complète disponible H24 sur les plateformes de streaming musical
La force des plateformes de streaming musical est de proposer un large catalogue d’albums et de titres disponibles à tout moment en échange d’un abonnement mensuel. Il existe même des offres gratuites avec de la publicité. Les prix des abonnements sont tout à fait abordables et rapidement rentabilisés si on compare au prix de vente des albums ou des titres que ce soit en format CD ou en téléchargement légal. Pour vous faire une idée des tarifs appliqués, vous pouvez consulter ce comparatif des offres de streaming hi-res (high resolution). D’ailleurs, c’est l’une des autres raisons principales qui expliquent le succès de ces plateformes : la qualité sonore supérieure par rapport au format MP3 et équivalente, voire même supérieure, à celle des CD.
Une qualité de son optimale
Sans rentrer dans tous les détails techniques, le format de compression appliqué aux morceaux de musique pouvait jouer sur la qualité audio de ces derniers. Ainsi, le format MP3 ne permet pas de retrouver la même qualité audio que les CD. Cela pouvait donc représenter un frein pour les amateurs de musique qui continuaient à préférer l’achat d’un support physique pour profiter d’une qualité d’écoute optimale.
Aujourd’hui, les plateformes de streaming musical profitent de l’augmentation du débit des bandes passantes pour proposer des morceaux à un niveau de compression moindre que le MP3. Cela permet de retrouver une qualité audio proche, voire même similaire à celle des CD. Cette musique lossless, c’est-à-dire sans perte, est un véritable atout pour les plateformes de streaming musical. Certes, il existe encore un petit niveau de perte mais celui-ci reste à peine perceptible pour la majorité du public.
Les plateformes de streaming musical s’appuient donc sur de nouveaux formats de compression comme le FLAC (Free Lossless Audio Codec), l’ALAC (Apple Lossless Audio Codec) ou encore le Monkey Audio.
Attention, la plateforme iTunes ne peut pas lire les fichiers FLAC. Elle ne supporte que les fichiers ALAC.
La place des plateformes de streaming dans l’industrie musicale française
En 10 ans, le numérique est devenu la source principale de revenus de l’industrie de la musique en France. Les ventes de CD reculent chaque année. Mais elles ne s’effondrent pas non plus. Elles représentent encore un tiers des revenus de cette industrie musicale. Cela s’explique à la fois par l’attachement d’une partie du public au support matériel que représente le CD ainsi que par la place qu’occupe certains revendeurs physiques comme la Fnac.
Au sein des revenus générés par le numérique, les abonnements aux plateformes de streaming musical sont majoritaires. Ils ne sont plus considérés par les acteurs de la musique françaises comme des ennemis. Au contraire, ils permettent de faire connaître plus facilement un album et ainsi générer un coup de cœur qui peut se transformer en un achat d’un CD ou d’une place de concert. Le seul point à travailler reste la répartition des revenus générés par ces abonnements qui profite plus aux producteurs qu’aux artistes eux-mêmes.